2015.
Roble FSC, peinture rouge « Claire’s red » écologique en phase aqueuse, laiton
La littérature, l’art, les jardins et le Finistère sont parmi les choses qui comptaient pour Claire Guezengar. Bruno Peinado rend hommage à son amie, décédée en 2014, en reprenant une tradition victorienne qui consiste à dédier aux disparu·es, dans un jardin, un banc serti d’une plaque.
Un fauteuil pour Claire a d’abord pris place au Cap Sizun en 2015*. Virginie Barré, amie de Claire, a proposé à Bruno de réactiver son œuvre pour le festival soñj.
Il a choisi les quais granitiques de l’Elorn qui disent l’attente des îles, du pittoresque. L’attente sera satisfaite à la fin du festival, lorsque l’œuvre sera emmenée par bateau sur l’île de Batz, où repose Claire, pour être installée au pied du phare. Ce voyage est un accomplissement de l’hommage que Bruno et Virginie ont souhaité.
Selon Vinciane Despret, l’accomplissement est un acte qui lie les défunt·es et les vivant·es : ceux qui ne partent pas tout à fait poussent ceux qui restent à prolonger leur présence, à leur donner un « éclat de réalité ». Un fauteuil pour Claire est de ces liens et de ces éclats.
*Pour l’exposition conçue par Ariane Michel, La Rhétorique des marées – Vol. 1.
Le vieux pont de Rohan, rebâti en 1510, en a vu couler de l’eau sous ses six arches !
Il est l’un des six derniers ponts habités d’Europe. Les eaux de l’Élorn, quand elles se mélangent à la mer sont tumultueuses, la conjonction des forts coefficients de marée et des tempêtes provoque des inondations dans les rues adjacentes. L’incendie de 1825 a eu raison du vieux moulin, démoli en 1897. La base de sa tourelle est toujours visible sous la terrasse de la maison de rapport construite dès 1904. Depuis 2022 il est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques.
Pour célébrer le final du parcours artistique SOÑJ #2 et à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine les 21 et 22 septembre, plusieurs artistes «activent» leurs œuvres, proposant performances et projets inédits !
↬ Après son exposition pour le festival, l’œuvre Un fauteuil pour Claire embarquera depuis les quais de Landerneau pour l’île de Batz où elle sera installée au pied du phare de cette île jardin où repose Claire.
Avec la complicité du Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture.
Des premiers espaces très dessinés aux derniers volumes surproduits, la pratique de Bruno Peinado tient tout entière dans la ligne claire qui ne cesse de parcourir son oeuvre, comme le grand contour du monde qu’il cherche à cerner dans ses pièces acidulées. Il découpe, trace et projette des icônes qu’on croirait sorties d’un badge, revendiquant soudain de façon effrayante ce qui relevait jusqu’à présent du domaine de l’accessoire.